Dans un bus qui me ramenait de funérailles (je n’ajoute pas de qualificatif à «funérailles» parce que ça serait un pléonasme. Éprouvantes? Magnifiques? Déchirantes? Libératrices? Mensongères? Rassembleuses? Zizaniques?), donc, le crayon tremblant à la main – j’étais assise au dessus d’un essieu, j’étais bouleversée – ainsi je notais le paysage plat qui défilait à rebours dans ma fenêtre. Une suite aléatoire d’entrepôts et de chaumières de l’ère industrielle dans nos cantons, finition aux bardeaux d’aluminium tout genre confondu. Leur addition me rapprochait de Montréal, leur compilation me ramenait à leur laideur aussi : aux pixels d’autocad qui les avait montés en plans isométriques avec aucune distinction entre la fonction d’habitat de l’une et celle d’économie de l’autre. Économie de matériaux, d’efficacité, d’urgence d’entreposer pour toujours des tas de crates de carton remplis de bidules, de ressors et d’espoir de richesse.
Magog est une ville construite à l’ordi pour gens passagers. Ça se voit dans le déclin du toit, le rêve de descendre dans le sud. Ça se voit à la porte de garage l’espoir d’une maison motorisée à la fin de ses jours